La légende

Nous reproduisons textuellement la légende qui prétend expliquer le toponyme de Tournedos, rapportée par M. Paul Goujon, avocat, dans son histoire du Vaudreuil.

 » Richard Ier, duc de Normandie, avait épousé Agnès, fille de Hugues le Grand et sœur de Hugues Capet, dont il favorisa l’élévation au trône. Quelque temps après la mort de la princesse..

advint un jour, comme il chassoit, surprit par la nuict, se logea chez son forestier, à Sargeville, près Arques. Sa femme lui sembla si belle qu’il la demanda à son mari qui n’osa l’éconduire. Et incontinent, en vint advertir sa femme ; laquelle secrètement supposa la nuict en son lieu et place, sa sœur Gonnor, fille qui la surpassoit en beauté, dont le duc se contenta et la prinst quelque temps après pour femme et épouse.

Après que le duc Richard eut longuement entretenu la demoiselle Gonnor et qu’elle eût de luy trois fils et trois filles, les prélats et barons de Normandie luy prièrent qu’il l’espousast, luy remonstrant la bonne grâce et vertu dont elle estoit aornée et qu’il en avoit une belle lignée ; et ainsi le fist, aussi l’aymoit-il fort et ses enfants pareillement, lesquels, afin de les légitimer et faire que son fils Robert fust pourveu à la dignité archiépiscolpale de Rouen, combien qu’ils fussent de grand âge, ils furent tous mis sous le drap.

La première nuit que la duchesse Gonnor coucha avec le duc son seigneur, puisqu’il l’eust espousée, elle luy tourna le dos. Avoy, dit-il, tu as couché à moy et oncq ne le fiz. – Par foy, dist la dame Gonnor, sire, je souloys gésir en vostre lit faisois vostre volonté, mis à présent, je gis au mien et gerray, si Dieu plaist, m’y coucheray sur lequel costé que je vouldre. Du temps passé, ce lit estoit vostre, mis à présent, je puis dire il est nostre. J’y souloys coucher en doubte, à présent, grâce à Dieu, je y geiz à seureté. Lors elle se print à rire et se torna devers le duc. De la vient que le village où ce fait advint a pris le nom de Tournedos.« 

Plus probablement, il s’agit d’un toponyme d’origine scandinave, de la forme : nom d’un individu (« Thorn ») suivi de « tot » (ferme), les vikings ayant remonté la Seine pour y effectuer des raids puis en occuper les rivages plus tardivement. Le mystère demeure, puisqu’on trouve pour ce village le nom de « Novavilla » ou « Novilla » dans une charte de 1126… puis « Tournetot ».

Le toponyme de Portejoie est issu du latin « Portus Gaudii », port ou abri « de la joie », c’est-à-dire agréable : attesté en 1026, le nom est déformé ensuite en Port-Bigeois, Portigeois, Portijoie, Port Joie.

Amusez-vous à nous retrouver sur cette carte ancienne !


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